Pierre-Antoine Roux-Villacanas
1999
ESAD-GV (Valence)
Mon travail s’inscrit dans une archéologie sonore et visuelle, où j’exhume, détourne et recompose afin de questionner les récits hégémoniques et envisager d’autres formes de mémoire, d’écoute et de représentation. Par le biais de la superposition, du sampling et du montage, j’élabore une « coalition des inaudibles » : un langage du reste, du fragment, qui résiste à l’oubli et à l’effacement historique.
Ma peinture se déploie dans une tension continue entre geste et figuration. Dans cet espace de ralentissement il ne s’agit pas moins de fixer une image, que de rendre visibles les seuils fragiles où la trace devient signe, et où le geste s’épaissit d’un sens qui excède sa matérialité. C’est ici que je développe des espaces de friction où l’image ne se donne jamais entièrement mais s’érode, se désintègre et se rejoue.
L’image chez moi n’est jamais surface, elle est tension, résidu ou fantôme. Elle révèle autant qu’elle dissimule. Mon travail vise à interroger ce qu’elle contient malgré elle et à explorer toutes ses implications involontaires. À travers des thématiques liées à la domination, les armes à feu ou des événements historiques comme Hiroshima, j’invite à repenser les processus par lesquels les images et les sons sont interprétés, dirigés et digérés par la société. Mon objectif est de produire avant tout des formes qui rendent compte de la richesse du réel, de son instabilité et de son ambiguïté.



