Suan Müller est actuellement résident au GrandLarge grâce au partenariat avec la Ville de Lyon.

Durant ses premières études de philosophie et d’histoire de l’art à la faculté des lettres de l’université de Genève, l’appréhension théorique du monde apparaît pour Suan Müller comme une impasse personnelle; il a besoin de sentir et d’exprimer. Il interrompt alors ses études et intègre l'école Emile Cohl à Lyon. L’apprentissage du dessin lui permet d'acquérir une base technique solide pour explorer librement sa sensibilité. Après un master en édition/multimédia, il se forme à la gravure pendant six mois à l'Atelier Genevois de Gravure Contemporaine. Il entame un cycle gravé qui s'ancre sur une approche transversale des pratiques artistiques. La matrice de cuivre et l'histoire de sa création formule le récit contenu dans les images qu'elle produit. Et la série qui en résulte propose en filigrane une narration sur l'altération du monde par la main de l'homme, et la fin du rêve. Car le récit, et l’émotion qu'il véhicule, est au cœur de son travail, nécessairement protéiforme.

Il prolonge aujourd'hui cette approche dans sa pratique de la peinture. Entre expressivité et symbolisme, il explore un monde fictionnel issu de la tension entre le désenchantement de la rationalité contemporaine et la mystique primitive d'une pensée magique. Les êtres qui peuplaient nos rêves assistent à leur propre mort comme l'écho de notre apocalypse. Par le geste et le trait, la toile devient cet entre-monde et par l'image il rappelle au spectateur que « dieu est mort ». Parallèlement, Suan œuvre à l'adaptation d'un roman par ce même biais, dans l'optique d'une exposition/installation qui narre le récit qu'il contient. La trame narrative devient l'espace d'expression de cette sensation étrange de fin du monde ou la magie de l'élan sauvage se confronte au néant de la modernité.

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